Dana White fustige les juges "atroces" de l'UFC 307 qui ont gâché Pennington vs. Pena : "J'avais l'impression d'être à un match de boxe"
Le président de l'UFC, Dana White, n'a pas mâché ses mots concernant l'arbitrage du récent UFC 307. L'événement, qui s'est déroulé samedi dernier au Delta Center de Salt Lake City, a été marqué par des décisions controversées qui ont suscité l'ire du patron de la plus grande organisation de MMA au monde.
Au cœur de la polémique se trouve le combat co-principal entre Julianna Pena et Raquel Pennington pour le titre des poids coqs féminins. Contre toute attente, Pena a récupéré la ceinture grâce à une décision partagée très discutable. Sur 25 journalistes spécialisés, un seul avait donné la victoire à Pena, illustrant le décalage flagrant entre l'opinion générale et le verdict des juges.
La réaction cinglante de Dana White
Lors de la conférence de presse d'après-combat, White n'a pas caché sa frustration : "Je pense que l'arbitrage de ce soir était atroce", a-t-il déclaré. "J'avais l'impression d'être à un match de boxe en Irlande ce soir." Une référence à peine voilée aux controverses d'arbitrage qui ont entaché certains combats de boxe célèbres.
Lorsqu'on l'a interrogé sur l'arbitrage du combat entre Mario Bautista et Jose Aldo, White a réitéré son mécontentement : "L'arbitrage était atroce ce soir. Je vais m'en tenir à ça. C'était atroce."
Un problème récurrent dans le MMA
Malgré ses 31 ans d'existence, l'UFC semble toujours aux prises avec des problèmes d'arbitrage. Paradoxalement, la qualité des décisions semble s'être détériorée au fil du temps, constituant un défi majeur pour l'organisation.
Habituellement, lorsque l'UFC se déplace dans une ville peu habituée aux événements de MMA, on peut s'attendre à des décisions discutables en raison du manque d'expérience des juges locaux. Cependant, lors de l'UFC 307, même les juges de Las Vegas, qui officient presque chaque week-end à l'Apex, ont rendu des décisions jugées catastrophiques.
Le plus inquiétant est qu'aucune solution ne semble se profiler à l'horizon. À moins d'un licenciement en plein milieu d'une carte (comme ce fut le cas pour un juge particulièrement incompétent), le problème risque de persister. Avec un événement UFC chaque week-end, il est probable que ces controverses soient rapidement oubliées, seulement pour resurgir lors du prochain événement, créant ainsi un cycle sans fin de frustration.
Des incidents récents qui illustrent le problème
L'UFC 307 n'est malheureusement pas un cas isolé. Plusieurs combats récents ont été entachés par des décisions controversées :
- Lors de l'UFC Vegas 97, le combat entre Sean Strickland et Nassourdine Imavov a suscité de vives réactions après une décision partagée en faveur de Strickland que beaucoup ont jugé injuste.
- À l'UFC 306, la victoire de Sean O'Malley sur Marlon Vera a été remise en question par de nombreux observateurs qui estimaient que Vera avait fait suffisamment pour l'emporter.
- Le combat entre Dustin Poirier et Benoit Saint-Denis à l'UFC 299 s'est soldé par une décision unanime en faveur de Poirier, mais certains experts ont estimé que Saint-Denis aurait dû obtenir la victoire.
Les conséquences pour les combattants
Ces décisions controversées ont des répercussions importantes sur la carrière des athlètes. Une défaite injustifiée peut coûter à un combattant une opportunité de titre, des contrats lucratifs ou même sa place au sein de l'organisation. Pour Raquel Pennington, la perte de son titre dans des circonstances aussi discutables est particulièrement amère.
De plus, ces controverses affectent la crédibilité du sport. Les fans et les médias commencent à remettre en question l'intégrité des résultats, ce qui peut à terme nuire à la popularité du MMA et de l'UFC en particulier.
Quelles solutions pour l'avenir ?
Face à ce problème récurrent, plusieurs pistes de réflexion émergent :
- Formation approfondie des juges : L'UFC pourrait investir davantage dans la formation des juges, en mettant l'accent sur les subtilités du MMA moderne.
- Utilisation de la technologie : Certains suggèrent l'introduction de systèmes d'aide à la décision basés sur des données objectives (nombre de frappes significatives, temps de contrôle, etc.).
- Révision des critères de jugement : Une refonte des critères utilisés pour évaluer les combats pourrait aider à standardiser les décisions.
- Augmentation du nombre de juges : Passer de trois à cinq juges pourrait réduire le risque de décisions aberrantes.
- Transparence accrue : Obliger les juges à expliquer leurs décisions pourrait les responsabiliser davantage.
La réaction de la communauté MMA
La frustration de Dana White est partagée par de nombreux acteurs du monde du MMA. Sur les réseaux sociaux, combattants, entraîneurs et commentateurs ont exprimé leur mécontentement :
- Daniel Cormier, ancien champion double division de l'UFC et commentateur, a tweeté : "Je n'arrive pas à croire ce que je viens de voir. Comment peut-on donner ce combat à Pena ?"
- Chael Sonnen, ancien challenger au titre et analyste, a déclaré sur sa chaîne YouTube : "C'est ce genre de décisions qui font du tort à notre sport. Nous devons faire mieux."
- Michael Bisping, ancien champion des poids moyens, a été plus direct sur Twitter : "Ces juges devraient être licenciés sur-le-champ. C'est une honte pour le MMA."
En conclusion, l'UFC 307 restera dans les mémoires non pas pour ses performances athlétiques exceptionnelles, mais pour ses controverses d'arbitrage. Alors que Dana White et l'UFC font face à un défi de taille pour restaurer la confiance dans le système de jugement, il est clair que des changements significatifs sont nécessaires pour préserver l'intégrité du sport. Les yeux seront rivés sur les prochains événements pour voir si des améliorations seront apportées ou si le cycle de décisions contestables se poursuivra.
Une chose est sûre : le débat sur l'arbitrage en MMA est loin d'être terminé, et il continuera d'animer les discussions dans le monde des sports de combat dans les semaines et les mois à venir.