Jake Paul l'a fait à nouveau

Pour la deuxième fois en quatre mois, Jake Paul est monté sur le ring en tant que boxeur professionnel face à un autre professionnel possédant un palmarès supérieur au sien. Sur le papier, cela représente un éloignement audacieux des combats contre des combattants d'arts martiaux mixtes à la retraite, une stratégie qui le met en danger de se faire mettre KO par quelqu'un avec 700 abonnés sur Instagram.

En réalité, qui se soucie sérieusement de cela ? Paul n'affronte pas des talents au-dessus du niveau régional. Dans le cas de son adversaire d'hier soir, Ryan Bourland, il affrontait un boxeur qui a pratiquement pris sa retraite il y a cinq ans. Comme on pouvait s'y attendre, le jeune de 27 ans en pleine forme avec le meilleur entraînement et les meilleures ressources financières possibles a dominé son adversaire.

Bourland avait l'air en adéquation avec un boxeur à la retraite, d'où la crainte, on peut sérieusement se poser la question de la véracité de Sean Strickland par rapport au fait que Jake Paul achète des victoires. Je ne sais pas combien Bourland a été payé pour affronter "The Problem Child", mais j'estime que c'est plus que ce qu'il a gagné lors de ses 19 précédentes compétitions professionnelles. En fait, je suis prêt à parier que la somme qu'il a empochée hier soir était supérieure à la somme totale de ses précédents combats combinés.

Pourquoi sortir de la retraite sinon pour un chèque? Que Bourland croie en sa victoire ou non n'a pas d'importance, le fait est que Paul et son équipe ont payé un boxeur à la retraite pour venir se faire mettre KO par un jeune boxeur qui le surpassait.

La réaction de Paul face à ces critiques sur son matchmaking a été de souligner les palmarès et les niveaux de compétition d'autres boxeurs professionnels, et il y a du vrai là-dedans également. Le gonflement du palmarès est une tradition bien établie dans la boxe. L'idée de base est que les jeunes boxeurs ont besoin de passer du temps sur le ring pour acquérir de l'expérience et que plus leur expérience est grande, plus il est probable qu'ils pourront exploiter leurs compétences lors d'un combat professionnel.

C'est aussi une question de marketing, bien sûr. Un palmarès de 20 victoires et 0 défaite est très vendeur, même si les 20 victoires ont été obtenues face à des adversaires de moindre qualité.

Voici où réside la faille de l'argument de Paul : il n'est pas un véritable espoir de la boxe. Des boxeurs comme Floyd Mayweather et Gennady Golovkin ont combattu leur dixième match de boxe professionnelle face à des adversaires peu remarquables, mais ils étaient également des Olympiens. Il y avait donc un but à les faire progresser lentement dans les rangs professionnels : ils étaient forgés pour devenir des champions !

Quelle est la raison de l'augmentation du palmarès de Paul ? Son éventuelle revanche contre Tommy Fury ou son possible face-à-face contre Jorge Masvidal ne vendront pas plus de pay-per-views à cause de cette victoire. Paul n'est pas plus proche d'affronter Canelo Alvarez à cause de cette victoire, et deux minutes passées à battre un boxeur à la retraite n'améliorent pas ses compétences ni sa capacité à performer sur la scène internationale.

Étant donné que Paul n'est pas un véritable espoir de la boxe, il n'est pas nécessaire de le construire comme tel. Il est plus intéressant et plus approprié d'embrasser le spectacle et de créer des événements majeurs contre des adversaires de renom que de faire semblant que Paul va affûter ses compétences et se battre pour un titre mondial.

En résumé, rien n'est construit avec ces combats contre des boxeurs de bas niveau. Comme Power Slap, tout ce qui a été créé est un extrait de 12 secondes à oublier rapidement par le grand public.

Pour consulter les résultats complets de Paul vs. Bourland, cliquez ici.